La filiale nutrition animale d'InVivo a pris le nom de Neovia en juillet dernier, lors de l'inauguration de son centre mondial de l'innovation, à Saint-Nolff, dans le Morbihan.Y. BOLOH
Malgré la baisse structurelle de la production nationale couplée aux baisses conjoncturelles liées aux crises de l'élevage, l'industrie de la nutrition animale cherche des solutions dans l'évolution de ses organisations.
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Pas de restructuration massive cette année, mais une poursuite lente. Il se peut que les mouvements s'accélèrent toutefois dans le futur en raison de la dégradation des volumes et de la situation des élevages. Ainsi, la France compte toujours 297 usines et 200 entreprises, selon les dernières statistiques. La tendance à l'internationalisation est particulièrement forte dans les groupes, dont Neovia qui annonce très régulièrement des reprises d'entreprises sur tous les continents comme dernièrement Pennville, en Afrique du Sud, Nutrizon, au Brésil, ou bien encore Popular Feedmill, aux Philippines. La filiale nutrition animale d'InVivo a d'ailleurs pris ce nom de Neovia, lors de l'inauguration de son centre mondial de l'innovation en juillet dernier. Sur le territoire national, les structures sont plus dans une logique d'économie et d'optimisation industrielle cette année. Ainsi, l'accord Agrial-Sanders est entré en fonctionnement pour l'usine sarthoise de Champagné dans laquelle les deux partenaires ont injecté 9 M€. Et les coopératives Charentes Alliances et Coréa se sont mariées pour former Ocealia, dont la filiale alimentation animale est Alicoop. En région Bourgogne, pour l'instant, c'est la logistique qui se rationalise.
Optimiser les flux avec les retours en charge
Le transport, qu'il soit d'amont pour approvisionner les usines en matières premières ou d'aval vers l'élevage, constitue en effet le second poste de charges pour une usine d'aliments juste après les achats et avant l'usine. Fort de ce constat, le fabricant d'aliments Soréal et les coopératives Dijon céréales et Bourgogne du Sud ont créé Logivia en juillet dernier, pour optimiser les flux intercoopératives et interfiliales en valorisant notamment les retours en charge. La nouvelle entreprise se positionne comme gestionnaire intégral de la logistique, mais aussi comme affréteur. Construite sur les bases et dans la continuité de DC Logistics, filiale transport du groupe Dijon céréales, Logivia est dirigée par Sylvain Baudry (Soréal) : « Nous fonctionnons en mode cluster, avec une mutualisation globale des flux et une gestion massifiée des moyens de l'ensemble des partenaires qui suivent leurs activités quotidiennes avec des tableaux de bord. Notre ambition, c'est de ramener de la valeur ajoutée dans la filière en optimisant le parc de camions, donc en transformant des charges fixes en charges variables. Nous misons aussi sur l'écotransport pour abaisser les coûts tout en respectant l'environnement. » Spécialiste agri-agro, le nouvel opérateur logistique gère les flux pour compte, dans l'univers des métiers du grain, de la nutrition animale, de la meunerie et de secteurs connexes comme l'énergie. Il rassemble déjà cent quarante véhicules (deux cent cinquante cartes grises), cent cinquante collaborateurs, et gère quasiment 3 Mt par campagne (en transport et en affrètement) et couvre 7 millions de kilomètres, avec un chiffre d'affaires prévisionnel de 25 M€.
La sécurité sanitaire, toujours d'actualité
En plus des aspects économiques, l'industrie de la nutrition animale se trouve une nouvelle fois confrontée à des questions de sécurité sanitaire, non pas dans ses usines, bien que les salmonelles soient toujours un objet de vigilance, mais autour d'elle. La crise de l'influenza aviaire a fait resurgir la notion de biosécurité. Les fabricants sont concernés avec leurs camions. Eurofac organise d'ailleurs prochainement une journée sur les salmonelles avec la Fefac et les syndicats planchent sur la biosécurité des camions.